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Selon les données du Fonds national de sécurité sociale de Lituanie, le revenu nominal du travail a augmenté de 12,7 % en glissement annuel, mais n’a pas pu suivre le taux d’inflation de 20 % en janvier-mars. L’augmentation des revenus moyens est due à l’augmentation du salaire minimum et des augmentations pour les fonctionnaires. L’écart de revenus entre les 20 % supérieurs et le quintile inférieur a peu évolué par rapport à l’année précédente, les premiers gagnant en moyenne 6,4 fois plus que les seconds. Les revenus moyens les plus élevés ont été enregistrés à Neringa et Vilnius, et les plus bas dans le district de Kelmė et Kalvarija. Le revenu moyen dans la capitale était 47% plus élevé que dans le reste du pays.

64 % des Lituaniens considèrent l’inflation comme l’un des deux problèmes les plus urgents auxquels leur pays est confronté, ce qui est supérieur à la moyenne de l’UE (53 %), selon la dernière enquête de l’Eurobaromètre. Toutefois, ce pourcentage a baissé de 5 points depuis l’hiver dernier, alors que la moyenne de l’Union a augmenté de 12 points. Les questions les plus importantes pour les Lituaniens sont la situation économique (23 %), l’approvisionnement en énergie (19 %), les affaires internationales (17 %), la fiscalité (14 %) et les soins de santé (11 %). Ces chiffres sont à comparer aux moyennes de l’UE, qui sont respectivement de 19 %, 19 %, 10 %, 5 % et 14 %.

Quelque 18 % des salariés lituaniens s’attendent à ce que leur salaire augmente de 10 à 20 % l’année prochaine, tandis que 6 % prévoient une hausse de 20 à 30 %. Toutefois, plus d’un tiers des personnes interrogées (36 %) ne s’attendent à aucune augmentation de salaire et près de 30 % ne s’attendent qu’à une augmentation minime, de l’ordre de 10 %. L’enquête a également révélé que seulement 1 % des personnes interrogées s’attendent à ce que leur salaire augmente de 30 à 50 % au cours de l’année prochaine, et que la même proportion s’attend à une augmentation de plus de 50 %. Les personnes qui s’attendent à des augmentations de salaire substantielles ont tendance à avoir moins de 30 ans, à être des personnes à faible revenu dont le ménage ne dépasse pas 1 000 euros par mois ou à être employées dans le secteur public. La Lituanie a enregistré des taux d’inflation supérieurs à 20 % en novembre et l’inflation devrait se poursuivre l’année prochaine.

L’économie lituanienne a connu une croissance de 6 % en 2021 après un rebond post-COVID, mais a ralenti à 4,8 % en termes annuels au cours du premier trimestre 2022, avant de diminuer encore à environ 2,8 % au cours des neuf mois suivants. Au quatrième trimestre 2022, le PIB du pays a baissé de 0,4 % en glissement annuel, bien en dessous de la croissance de 1,9 % enregistrée dans la zone euro, selon Eurostat. Ce ralentissement est dû aux problèmes énergétiques, à la baisse de la demande extérieure due au ralentissement économique, à l’inflation galopante, à la baisse du pouvoir d’achat et au durcissement des conditions de financement dans certains États membres de l’UE. Bien que les prévisions économiques aient été volatiles et caractérisées par des révisions constantes en raison de l’instabilité et de la détérioration de l’environnement, la Banque de Lituanie et le ministère des Finances ont revu à la hausse leurs estimations de croissance pour 2022 et 2023, citant l’utilisation accélérée des fonds européens avec le nouveau cadre financier pluriannuel et plusieurs décaissements du plan national de relance et de résilience. La croissance en 2023 devrait être tirée par la demande intérieure, en particulier l’investissement public.

Cependant, les économistes restent inquiets car les prévisions de croissance de la consommation des ménages ont été abaissées à 1,4 % en 2022 et à 0,7 % en 2023. Bien que les ménages aient constitué de bonnes réserves, avec des dépôts bancaires en hausse de 12 % par rapport à 2020, leur patrimoine financier pourrait être érodé par la situation géopolitique et la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Fin 2022, le taux d’épargne des ménages atteint un niveau record, mais il a déjà commencé à diminuer. L’évolution du taux d’épargne des ménages en 2023 dépendra des taux d’intérêt sur les dépôts, de la dynamique des prix, de l’évolution des salaires et des conditions du marché du travail. Selon la banque centrale, le taux d’épargne des ménages sera de 4,2 % en 2022 et devrait atteindre 6,2 % en 2023. Parallèlement, les dépôts des ménages auprès des institutions financières diminueront de 3 % entre décembre 2022 et janvier 2023. Néanmoins, les indicateurs de confiance se sont améliorés depuis novembre, stimulant la confiance des entreprises et des ménages, en partie grâce aux mesures visant à accroître l’investissement public.

GDP per capita

GDP per capita

Le PIB/hb est en constante augmentation depuis l’intégration dans l’Union européenne. Il atteindra 6147€/hb à la fin de 2022, ou 6273$/hb (colonnes de gauche et de droite respectivement, taux actualisé €/$).

Dans le même temps, l’inflation sur l’énergie, l’alimentation et le logement a augmenté, notamment en raison de la gestion de la crise et de la guerre en Ukraine.

Un aperçu de ces augmentations en chiffres : toutes les données sont tirées du site officiel des statistiques du gouvernement lituanien.

Electricity prices

Electricity prices

Prices non household

Electricity prices

En 2022, les prix de l’électricité pour les ménages consommateurs ont été multipliés par 2,5 depuis fin 2018, et ont doublé pour les professionnels. Les grands consommateurs conservent un avantage tarifaire global plus important que les années précédentes (colonnes de gauche à droite respectivement prix en € pour 100 KWh pour les petits/moyens/grands consommateurs professionnels d’électricité).

changes in price of food

Prices of food

Les graphiques ci-dessus montrent l’évolution de l’inflation des prix sur 12 mois en juin et décembre de chaque année. Ainsi, en décembre 2020, l’inflation était quasi nulle, pour atteindre 35 % sur un an fin 2022.

Consumer price index

En points d’indice de base : évolution sur le principe d’une base 100 en 2015. Ainsi, depuis 2015 par exemple, le logement/eau/électricité/gaz et autres (catégorie 04) a augmenté de 86 % en décembre 2022.

House price index

En points d’indice de base : évolution sur le principe d’une base 100 en 2015. Ainsi, depuis 2015, par exemple, le prix des logements neufs a doublé en Lituanie (100 à 204 points de base) d’ici décembre 2022.

Conclusion

Bien que la hausse du coût des loyers et des produits de base pousse certains jeunes – dont des étudiants – à retourner vivre chez leurs parents, les prévisions de la banque centrale annoncent un ralentissement de l’inflation dans les mois/années à venir. Les taux d’intérêt directeurs ont été portés à 3,5 % après plusieurs augmentations successives de 75 points de base. Il est également important de noter que le gouvernement lituanien ne s’est pas endetté massivement, contrairement par exemple au gouvernement français, ce qui devrait faciliter la reprise de l’économie sans augmentation brutale de la fiscalité.

Sources d’information

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/LT/situation-economique-et-financiere-de-la-lituanie-au-t3-2017-et-perspectives#:~:text=Selon%20les%20donn%C3%A9es%20Eurostat%2C%20le,euro%20(6%2C7%25).

https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1943153/lithuanians-more-concerned-about-inflation-than-most-europeans-survey

https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1852001/one-in-three-lithuanian-workers-do-not-expect-pay-rise-despite-inflation-survey

https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1921540/inflation-outpaced-lithuanian-workers-income-growth-sodra

https://osp.stat.gov.lt/statistiniu-rodikliu-analize#/

https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1952510/can-t-live-on-buckwheat-and-noodles-cost-of-living-makes-lithuanian-students-move-in-with-parents

Gwendal Combot

Gwendal Combot est diplômé en mathématiques appliquées de l'Université de Montréal et de l'Université Paris Saclay. Spécialiste du Big Data économique et financier, il travaille pour une grande banque française sur des analyses mathématiques complémentaires. À ce titre, il est chercheur à l'UNSW Business School. En raison de sa connaissance approfondie du russe et du lituanien, il est amené à superviser les comités de révision/travaux menés par Blue Europe sur les pays baltes et l'Ukraine.

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